Les photos publiées sur les réseaux sociaux et dans les médias ukrainiens montrent des scènes de dévastation. Un corps à la peau brûlée, des blessés évacués, et en arrière-plan, tout autour, des livres calcinés, noircis, réduits en cendres par des frappes russes.
Vendredi 24 mai, au lendemain du bombardement sur l’une des plus grandes imprimeries du pays, dans la ville de Kharkiv, une vague d’émotions a secoué le pays en guerre depuis deux ans et demi. « Trois missiles russes ont détruit l’imprimerie Faktor-Druk où sont imprimés la plupart des livres ukrainiens alors que cinquante imprimeurs et relieurs y travaillaient, s’est ému sur le réseau social X l’écrivain Andreï Kourkov. Imprimeurs et ouvriers tués et blessés, livres brûlés. Bienvenue dans le monde russe ! »
Le président Volodymyr Zelensky, en visite sur place vendredi pour discuter de la situation dans la région visée par une nouvelle offensive russe depuis le 10 mai, s’est aussi rendu sur les lieux. « Le complexe de production a été détruit et des dizaines de milliers de livres ont été brûlés par cette frappe. Beaucoup de littérature pour enfants, de manuels scolaires, peut-on lire sur sa chaîne Telegram. La terreur russe ne doit jamais rester impunie. Pas à pas, nous veillons à ce que l’État russe ressente les conséquences et le prix de son diabolisme ».
![Des livres brûlés visibles dans l’atelier endommagé de la plus grande imprimerie d’Ukraine, détruite lors de l’attaque de missiles russes qui a tué sept civils à Kharkiv, en Ukraine, le vendredi 24 mai 2024.](https://img.lemde.fr/2024/05/24/0/0/3000/2001/664/0/75/0/e3d759e_1810efd5a03d4979be77182c20e75c7c-0-04e40d6bf40c42999fae770fedef8b7f.jpg)
Cela fait plusieurs semaines déjà que la deuxième plus grande ville du pays, ainsi que la région, sont la cible de drones, missiles et bombes aériennes guidées russes. Ces bombardements sont devenus quasi quotidiens depuis le déclenchement d’une nouvelle offensive lancée depuis la frontière russe sur la région de Kharkiv, qui a déjà forcé des milliers de personnes des villages frontaliers à quitter leurs maisons. Les autorités ukrainiennes accusent la Russie de vouloir créer le chaos dans la ville d’1,5 million d’habitants avant-guerre. Vendredi, l’armée indiquait avoir « arrêté » l’assaut russe et y mener des « actions de contre-offensives » afin de repousser les troupes de Moscou.
Destruction des marqueurs culturels ukrainiens
Selon les autorités ukrainiennes, quinze missiles avaient frappé la ville et la région de Kharkiv dans la matinée du jeudi 23 mai, touchant aussi deux autres villes voisines, faisant une vingtaine de blessés. Six autres personnes ont également été blessées dans des bombardements sur des infrastructures de la compagnie ferroviaire Ukrzaliznytsia.
La frappe de trois missiles S-300 sur l’imprimerie Faktor-Druk située dans le quartier Osnovyansky a tué sept personnes, cinq hommes et deux femmes, tous employés de l’entreprise, et fait vingt blessés, selon les autorités locales. Précédemment, le 20 mars, deux autres imprimeries de plus petites tailles, Gurov and K et Aurora, également situées à Kharkiv, avaient déjà été la cible de frappes russes.
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