Retrouvez ici notre point sur la situation d’hier.
Les bombardements de l’armée israélienne et les combats au sol se sont poursuivis, vendredi 24 mai dans la bande de Gaza, tandis que la Cour internationale de justice (CIJ) s’est prononcée sur une demande d’arrêt de l’offensive militaire dans le territoire palestinien ravagé par plus de sept mois de guerre.
En représailles à l’attaque du 7 octobre 2023, qui a entraîné la mort de plus de 1 170 personnes, Israël a lancé une opération militaire qui a fait jusqu’ici 35 800 morts à Gaza, en majorité des civils, selon des données du ministère de la santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.
La Cour internationale de justice ordonne à Israël d’arrêter « immédiatement » son offensive militaire à Rafah
La Cour internationale de justice (CIJ), la plus haute juridiction de l’Organisation des Nations unies, a ordonné à Israël, vendredi 24 mai, d’arrêter « immédiatement » son offensive militaire à Rafah. Les ordonnances de la CIJ, qui tranche les différends entre États, sont juridiquement contraignantes, mais elle n’a aucun moyen de les faire respecter.
« Israël n’a pas mené et ne mènera pas d’opérations militaires dans la zone de Rafah qui créent des conditions de vie susceptibles de conduire à la destruction de la population civile palestinienne, en totalité ou en partie », ont réagi dans un communiqué commun le ministère des affaires étrangères et le Conseil de la sécurité nationale de l’Etat hébreu.
De son côté, le Hamas a salué la décision de la CIJ, tout en déplorant qu’elle ne concerne pas l’ensemble de la bande de Gaza.
Cette décision survient quelques jours après que le procureur de la Cour pénale international a demandé des mandats d’arrêt contre le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, son ministre de la défense et trois dirigeants du Hamas, pour des crimes présumés commis dans la bande de Gaza et en Israël.
Sept morts dans l’hôpital Al-Ahli Arabi, dans la ville de Gaza
L’armée israélienne a dit, vendredi matin, poursuivre ses opérations à Jabaliya, dans le nord de la bande de Gaza, et dans le camp de déplacés du même nom, voisin. L’hôpital Kamal Adwan de Jabaliya est « hors service, et quatorze membres du personnel médical sont piégés à l’intérieur », a fait savoir une source médicale de l’établissement à l’Agence France-Presse (AFP). Vendredi, l’hôpital Al-Ahli Arabi, dans la ville de Gaza, a dénombré sept morts et mis en garde contre une pénurie de médicaments et de carburant, essentiel pour alimenter les générateurs.
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L’hôpital Al-Aqsa, à Deir Al-Balah (Centre), a pour sa part appelé la communauté internationale « à fournir 50 000 litres de carburant (…) dans les prochaines heures afin d’éviter une catastrophe humanitaire et sanitaire », a déclaré un haut responsable de l’établissement.
En plus de Kerem Shalom, le principal point de passage depuis Israël vers la bande de Gaza, situé dans le sud du territoire palestinien, les autorités israéliennes ont aussi la mainmise sur le côté palestinien de l’autre grand point de passage du Sud, Rafah, à la frontière avec l’Egypte, paralysant les livraisons de carburant, selon l’ONU.
Dans la nuit, des avions de guerre israéliens ont survolé Gaza, et des tirs ont été entendus au sud-est de cette grande ville du nord du territoire palestinien, a constaté l’AFP, rapportant également que des navires de guerre israéliens avaient frappé la côte. L’armée israélienne a fait état de coups de feu et de tirs de mortiers sur des soldats dans le Centre.
L’armée israélienne annonce avoir récupéré les corps de trois otages dans la bande de Gaza
L’armée israélienne a annoncé, vendredi, avoir récupéré les corps de trois otages retenus dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023. « Les corps des otages [Chanan] Yablonka [Israélien], Michel Nisenbaum [Israélo-Brésilien] et Orion Hernandez[-Radoux, Franco-Mexicain] ont été récupérés dans la nuit lors d’une opération conjointe » de l’armée et des services de renseignements israéliens à Jabaliya, dans le nord du territoire en guerre, a communiqué l’armée dans un message publié sur Telegram.
D’après l’armée israélienne, ces otages « ont été assassinés lors du massacre du 7 octobre » et leurs corps ont alors été transportés du kibboutz de Mefalsim dans la bande de Gaza par des terroristes du Hamas. Selon la même source, une procédure d’identification effectuée par l’Institut médico-légal national israélien et la police israélienne a permis d’informer les familles, vendredi.
Ces trois hommes faisaient partie des 124 personnes toujours retenues à Gaza, sur les 252 enlevées le 7 octobre. Le nombre d’otages encore détenus s’élève désormais à 121, dont 37 sont morts, selon l’armée israélienne. Les trois corps ont été ramenés en Israël.
Israël « coupe le lien » entre le consulat d’Espagne à Jérusalem et les Palestiniens
Le ministre des affaires étrangères israélien, Israel Katz, a annoncé avoir « décidé de couper le lien » entre le consulat d’Espagne à Jérusalem et les Palestiniens. Il s’agit d’une « réponse » à la récente reconnaissance par Madrid de l’Etat de Palestine et à un « appel antisémite » d’une ministre espagnole.
Interrogé sur les modalités pratiques et les conséquences concrètes de la mise en œuvre de la décision annoncée par M. Katz, le ministère des affaires étrangères israélien n’avait pas répondu à l’Agence France-Presse en milieu de matinée.
L’Espagne, l’Irlande et la Norvège ont annoncé mercredi leur décision de reconnaître l’Etat de Palestine à partir du 28 mai, provoquant la fureur d’Israël, qui a dénoncé une « récompense pour le terrorisme ». Jeudi, l’ambassadrice d’Israël en Espagne avait condamné comme « un appel à l’élimination d’Israël » des déclarations de la numéro trois du gouvernement espagnol, Yolanda Diaz, cheffe de file du parti d’extrême gauche Sumar et ministre du travail.
L’Egypte va laisser entrer l’aide de l’ONU par le point de passage de Kerem Shalom, d’après Washington
Le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, s’est engagé, dans un échange téléphonique avec Joe Biden, à « laisser passer l’assistance humanitaire fournie par les Nations unies via le point de passage de Kerem Shalom, à titre provisoire, en vue d’une distribution ultérieure dans tout Gaza », a fait savoir vendredi la Maison Blanche dans un communiqué.
« Cela va aider à sauver des vies », selon Washington, qui précise que le président américain s’est de son côté « pleinement engagé » à œuvrer en faveur de la réouverture d’un autre point de passage stratégique, celui de Rafah, à la frontière entre l’Egypte et le territoire palestinien. « Les deux dirigeants se sont également consultés sur de nouvelles initiatives visant à garantir la libération des otages ainsi qu’un cessez-le-feu immédiat et durable à Gaza », assure la Maison Blanche.