La Premier League a beau être réputée comme étant le championnat le plus relevé du monde, il devient chaque année un peu plus la chasse gardée de Manchester City. Dimanche 19 mai, les Skyblues sont venus à bout de West Ham (3-1) lors de la dernière journée du championnat pour enlever un quatrième titre consécutif de champion d’Angleterre. Une première dans un pays ayant pourtant connu les dominations du voisin mancunien, United, ou de Liverpool.
Seul ou presque en son royaume, Manchester City a pourtant dû composer avec un impétueux rival cette saison. Des Gunners d’Arsenal jeunes et fougueux ont ainsi tenu la dragée haute aux stars de City, et pouvaient même encore être mathématiquement champions à l’aube de l’ultime journée, en cas de faux pas des hommes de Pep Guardiola. De faux pas il n’y a finalement pas eu, l’Espagnol préparant son équipe « à un match difficile », auquel il a eu droit. Malgré un doublé rapide de Phil Foden, la balade dominicale des locaux a commencé à ressembler à un chausse-trape géant quand Mohammed Kudus a réduit la marque d’un retourné acrobatique magnifique. Un frisson qui n’a pas parcouru longtemps les travées de l’Etihad Stadium, Rodri alourdissant la marque au retour des vestiaires.
Habitués des titres, les Skyblues le sont aussi des dernières journées au couteau. En 2012, un but dans les ultimes secondes de la saison de Sergio Agüero contre Queens Park Rangers avait offert au club un trophée attendu depuis quarante-quatre ans. Une décennie plus tard, City avait de nouveau terminé tout en haut de la Premier League en renversant Aston Villa en fin de match après avoir été mené 2-0 (score final 3-2).
Les Cityzens peuvent d’autant plus savourer ce nouveau titre qu’ils ont dû se passer une bonne partie de la saison de leur maître à jouer Kevin de Bruyne, le Belge étant longtemps resté blessé aux ischio-jambiers. Surtout, ils sont parvenus à relever la tête malgré la cruelle élimination face au Real Madrid, en quarts de finale de la Ligue des champions. Le genre de défaite à faire plonger un groupe. Pas celui de City, construit à coups de millions d’euros, mais pas seulement. Enfant du club, Phil Foden a largement contribué au nouveau titre des siens jusqu’à être sacré joueur de la saison en Premier League.
Arsenal et Liverpool n’ont pas tenu la distance
« Il s’agit d’un événement historique et je ne pense pas que cela puisse se reproduire », prévoyait déjà l’ailier anglais de 23 ans avant la rencontre contre West Ham. Les Hammers battus, les Skyblues ont un dernier rendez-vous à honorer avant de partir en vacances – ou à l’Euro pour une grande partie des troupes. Dans l’écrin de Wembley, ils défieront Manchester United le 25 mai, en finale de la FA Cup. Face à leur voisin et rival, l’occasion est belle de chasser définitivement la déception de ne pas réaliser un deuxième triplé consécutif.
Loin de ces préoccupations, Arsenal ressassera sans doute longtemps cette fin de championnat. Menés par leur star Bukayo Saka, leur recrue Declan Rice (arrivé pour 116 millions d’euros à l’intersaison) et leur entraîneur Mikel Arteta – ancien adjoint de son compatriote Guardiola à City –, les Gunners ont réussi une saison de haut vol et ont longtemps pris la vague de leur rival. Ils finissent finalement dauphins, avec deux points de retards, en raison d’une défaite rédhibitoire contre Aston Villa, mi-avril. Ils pourront se consoler en se disant qu’ils n’ont jamais courbé l’échine devant le champion, les battant deux fois (en championnat et lors du Community Shield) avant de tenir un dernier match nul fin mars.
Liverpool a aussi longtemps été dans la course, mais a craqué le même week-end qu’Arsenal, avant de s’écrouler définitivement lors des semaines suivantes. « Avant les derniers matchs, j’ai dit aux joueurs qu’un week-end où Arsenal et Liverpool perdent comme face à Aston Villa et Crystal Palace, ça n’arrivera pas une autre fois », a expliqué Guardiola en conférence de presse, visiblement entendu par ses joueurs. Samedi, le temps n’était pourtant pas aux regrets pour les Reds mais plutôt à l’hommage pour leur entraîneur Jürgen Klopp. Arrivé sur les bords de la Mersey en 2015, l’Allemand s’en va après avoir conquis une Ligue des champions (2019) et un championnat (2020).