Le Prix du meilleur jeune économiste, décerné par Le Monde et le Cercle des économistes, signe la reconnaissance de l’excellence académique, dont témoigne la qualité des publications internationales des candidats. Mais l’originalité du Prix réside aussi dans la mise en valeur d’une capacité d’analyse de la réalité économique et sociale, et dans la participation au débat public. Les candidats se distinguent par des propositions répondant aux problèmes qui se posent dans des sociétés complexes, et par des contributions en matière de politique économique ou de prise de décision au sein des entreprises.
La lauréate du Prix 2024, Alexandra Roulet, s’inscrit dans cette ambition et conjugue excellence académique et engagement dans la vie publique. Elle a soutenu sa thèse aux Etats-Unis, à Harvard, et elle enseigne aujourd’hui en France, à l’Insead. Outre ses publications, seule ou comme coautrice avec des économistes de premier plan, elle a occupé la fonction de conseillère macroéconomie et politiques publiques auprès du président de la République, Emmanuel Macron, et de la première ministre Elisabeth Borne, et elle participe aux travaux de France Travail et du Secrétariat général pour l’investissement ; elle est membre du Center for Economic Policy Research et du Conseil d’analyse économique.
Deux des trois candidats nominés (Fanny Henriet et Antonin Bergeaud) occupent des postes de professeur-chercheur en France, à l’Ecole d’économie de Paris et à HEC, et le troisième, Benjamin Marx, est en poste à Boston. Tous ont déjà reçu des récompenses scientifiques ou des bourses de recherche prestigieuses (médaille de bronze du CNRS, J-PAL Southeast Asia, IRF Grant, Upjohn Institute Dissertation Award), contribuant ainsi au rayonnement de la science économique française.
Des facteurs sous-estimés
Par les résultats de leurs recherches, les lauréats ont su apporter des éclairages originaux, objectiver des questions souvent clivantes, et proposer des solutions et des pistes innovantes. Alexandra Roulet s’est tout particulièrement penchée sur les inégalités femmes-hommes dans le temps, sur leurs déterminants et sur les mesures à prendre pour les atténuer. Elle a mis en évidence des facteurs souvent sous-estimés, comme la valorisation différenciée du temps de trajet domicile-travail. Elle a aussi travaillé sur la relation entre santé et chômage.
D’autres recherches lui ont permis de relier les comportements des consommateurs et les stratégies des entreprises en matière environnementale. Le spectre de ses travaux est large et démontre sa volonté d’apporter sa contribution aux avancées nouvelles de la science économique comme à l’élaboration de politiques publiques pertinentes.
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