Le contrôle technique obligatoire est entré en vigueur le 15 avril dernier.
Il concerne aussi bien les deux-roues que les petites voitures sans permis.
Un mois après, le premier bilan reste mitigé.
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Le 20H
Le contrôle technique obligatoire ? Certains usagers ne veulent toujours pas en entendre parler. « Ça ne m’intéresse pas », témoigne sans fard Michel, propriétaire d’une voiture sans permis, dans le reportage du 20H de TF1 en tête de cet article. Son argument ? « L’État veut encore nous sucrer du pognon. » Depuis le 15 avril 2024, ce contrôle technique obligatoire concerne les véhicules de catégorie L, à savoir les cyclomoteurs, les motos, les scooters, les tricycles à moteur et les quadricycles légers et lourds. Plus d’un million d’usagers de petites voitures sans permis sont concernés. Au total, près de 2,5 millions de personnes sont appelées cette année à effectuer leur premier contrôle technique réglementaire dans 3000 centres agréés, selon l’organisation représentant les professionnels du secteur Mobilians.
Et un mois après l’entrée en vigueur de la mesure, le constat est inquiétant : sur les 10.000 voiturettes déjà contrôlées par les centres de contrôle technique Autovision et Motovision, 30% ont été recalées. Autrement dit, presque une voiture sur trois ne respecte pas les normes de sécurité et de pollution. Comme le précise BFMTV, le taux est de 19% pour les véhicules légers et autour de 10% pour les motos.
Des centres boudés
Autre problème : peu de clients se présentent dans les centres. « Nous avons eu beaucoup plus de deux roues, des petites ou des grosses cylindrées, que de voitures sans permis. Nous avons contrôlé peut-être deux voitures sans permis », indique Abdel Liestal, directeur au centre de contrôle technique de Talence (Gironde). À quelques kilomètres de là, dans un centre de contrôle technique de Pessac, le bilan est similaire : seulement une quarantaine de deux-roues ont été examinés en l’espace d’un mois.
Il y a pourtant urgence : les véhicules mis en circulation avant le 1er janvier 2017 ont jusqu’au 31 décembre 2024 pour se mettre en conformité. C’est même plus tôt pour les véhicules dont la date anniversaire de mise en circulation tombe avant le 15 avril : ils ont jusqu’au 14 août pour effectuer la révision. Les automobilistes et les motards qui n’auraient pas fait le contrôle technique dans les délais risquent une amende de 135 euros, voire une immobilisation du véhicule.
Quatre-vingt-sept motifs de défaillances majeurs nécessitent une contre-visite, obligeant l’usager à revenir dans les deux mois suivants avec le véhicule réparé, rappelle l’AFP. Parmi ces problèmes majeurs : un disque de frein usé, un pot d’échappement non réglementaire, une absence de béquille ou une plaque d’immatriculation mal fixée. En cas de « défaillance critique » (pneu ou disque de frein excessivement usé, notamment), le véhicule ne sera plus autorisé à circuler à partir de minuit le jour du contrôle, qui, une fois validé, est valable trois ans.