Buckingham a dévoilé ce mardi la toute première peinture représentant le souverain anglais depuis son couronnement l’an dernier.
Signée Jonathan Yeo, l’œuvre a nécessité quatre ans de travail et a été saluée par le monarque lui-même.
Mais les choix artistiques de cette représentation, dont la couleur rouge omniprésente, sont loin de faire l’unanimité auprès du public.
Il a voulu évoquer « la monarchie du XXIe siècle ». Difficile de dire que Jonathan Yeo n’a pas fait mouche avec son portrait de Charles III, la toute première peinture officielle du roi d’Angleterre depuis son couronnement l’an dernier. L’artiste britannique, qui a déjà immortalisé sur la toile de nombreuses personnalités comme l’ancien Premier ministre Tony Blair, l’actrice Nicole Kidman, le défunt prince Philip et même Camilla avant qu’elle ne devienne reine, a présenté son œuvre mardi 14 mai.
Une oeuvre « remarquable » pour le roi
Toile imposante de 2,6 mètres sur 2 mètres, elle a été commandée il y a quatre ans alors que Charles III n’était encore que l’héritier du trône. L’objectif était de célébrer le cinquantième anniversaire de l’appartenance du septuagénaire à la Compagnie des drapiers de Londres. Le tableau représente le roi dans l’uniforme des Welsh Guards, dont il est colonel depuis 1975 et dont le rouge imprègne le portrait jusqu’à recouvrir son sujet.
La première fois que le souverain a découvert le résultat, « il a fait un petit pas en arrière, probablement à cause de la couleur », raconte Jonathan Yeo à ITV. « Mais ensuite j’ai vu un sourire apparaître sur son visage », poursuit-il. « C’est remarquable de voir ce que cela a donné », a déclaré le souverain après l’inauguration du portrait.
🎨Today, The King unveiled a new portrait by @RealJonathanYeo at Buckingham Palace. The painting – commissioned by The Draper’s Company – is the first official portrait to be completed since His Majesty’s Coronation. It will hang in Draper’s Hall in London. pic.twitter.com/yVAK2PQslz — The Royal Family (@RoyalFamily) May 14, 2024
Le grand public semblait lui divisé sur ce portrait qui sera exposé pendant plusieurs semaines dans une galerie londonienne, avant de rejoindre Drapers’ Hall, le siège de la Compagnie des drapiers. Si certains louaient la prise de risques, d’autres affichaient leur désaccord. Le rouge était perçu par beaucoup comme un signe de danger, un choix plutôt agressif pour les yeux rappelant la couleur du sang ou même l’imagerie de l’enfer. D’autres y voyaient un portrait ressemblant davantage à une affiche de film d’horreur. « Il doit l’aimer, mais nous ne l’aimons pas !, avance sur X le commentateur Christopher Wilson. Je me demande si, s’il en avait l’occasion, Charles ne mettrait pas son pied dans l’œuvre et ne la jetterait pas sur un feu de joie ».
Le journaliste Phil Dampier s’interroge lui sur la présence d’un papillon monarque sur l’épaule de Charles III, une espèce en voie de disparition. Les plus taquins y verront un clin d’oeil à l’avenir incertain de la monarchie. Jonathan Yeo assure qu’il s’agit du symbole de la « passion » du roi « pour la nature et l’environnement ». « Quand j’ai commencé ce projet, sa Majesté le roi était encore le prince de Galles, et comme le papillon que j’ai peint volant sur son épaule, ce portrait a évolué à mesure que la fonction de son objet a évolué dans notre vie publique », insiste-t-il dans un communiqué relayé par l’AFP. Son oeuvre n’a assurément pas fini de faire parler.