L’ancien ministre des transports est rapporteur à l’Assemblée nationale d’une proposition de loi des Républicains sur la sûreté dans les transports, renforçant la loi olympique. Le texte bénéficie d’une procédure accélérée (une seule lecture par Chambre) pour être adopté avant les Jeux olympiques (JO). Il sera examiné, mercredi 15 mai, en commission, à l’Assemblée.
Qu’apporte cette loi sur le renforcement de la sécurité dans les transports aux services de la SNCF et de la RATP ?
Elle est concrète et nécessaire. Elle s’inscrit dans la lignée des lois « sécurité globale » (2021), olympique (2023) et Savary (2016), dans un mouvement qui conduit à renforcer les effectifs et les compétences de ces forces de sécurité. C’est le sens de l’histoire. Malheureusement, on sait d’expérience que les transports sont visés par la menace terroriste. La France accueille, cet été, les Jeux olympiques et paralympiques (JOP), avec la promesse que tous les spectateurs puissent se rendre sur les sites des épreuves en transports en commun. Nous ne faisons pas cette loi pour les Jeux, mais ils servent d’accélérateur. Le but, c’est d’abord la sécurité du quotidien. Comme cela a été documenté par l’Union des transports publics, le premier critère qui fait que l’on choisit un mode de transport, c’est la sécurité, avant même la rapidité et le coût. Encore davantage chez les femmes.
Fallait-il vraiment une nouvelle loi ?
En janvier 2023, il y a eu une attaque au couteau gare du Nord, après celle de la gare Saint-Charles, à Marseille. Il faut renforcer la sécurité dans les gares, mais aussi sur leur parvis et leurs abords.
Nous avons considérablement augmenté les effectifs de la surveillance générale, le service de sécurité de la SNCF. Ils étaient 2 800 à la fin de 2023, ils seront 3 300 d’ici à cet été, j’avais pris cet engagement en tant que ministre des transports. C’est deux fois plus qu’il y a vingt ans. Il y a aussi 1 000 personnes au Groupe de protection et de sécurité des réseaux de la RATP et plusieurs milliers d’agents employés dans les autres sociétés de transport public en région. Je rappelle que ce sont des agents publics, assermentés, qui suivent une formation exigeante de six mois au moins, notamment pour le port d’armes ou la lutte contre les violences sexuelles et sexistes. Ce sont de véritables auxiliaires des forces de l’ordre.
Or ils ne peuvent pas intervenir hors des gares, même à quelques mètres. Ils ne peuvent empêcher un individu menaçant d’y entrer – ils doivent attendre qu’il soit à l’intérieur –, ni poursuivre sur la voie publique une personne qui a commis une infraction en gare. C’est un manque de logique et de protection ! La police ne peut pas être partout, tout le temps. Les premiers articles du texte, sur lequel j’avais travaillé avec Philippe Tabarot, lorsque j’étais ministre des transports, permettent de remédier à ces situations.
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